Using detection dogs to reveal illegal pesticide poisoning of raptors in Hungary.

Introduction
L'empoisonnement, qu'il soit accidentel ou intentionnel, constitue une cause majeure de mortalité pour la faune sauvage à l'échelle mondiale. Lorsqu'il est délibéré, son objectif est souvent de réguler les populations de prédateurs, qu'ils soient mammifères ou oiseaux. Les rapaces, en raison de leur régime alimentaire charognard et de leur grande capacité de dispersion, sont particulièrement vulnérables à ce type de mortalité.
En Hongrie, l'empoisonnement est la principale cause de décès de l'Aigle impérial (Aquila heliaca). Inspirée par des initiatives similaires en Espagne et en Italie, la Hongrie a mis en place un programme de formation de chiens de détection pour identifier les cadavres empoisonnés entre 2013 et 2020.
Méthodes
Entrainement du chien
Initialement, quinze chiots bergers allemands âgés de dix mois ont été évalués, et deux ont été sélectionnés en fonction de leurs compétences générales. Après un premier mois de formation, seul un chien, Falco, a continué. La formation a été similaire à celle des chiens détecteurs de drogues, avec un entraînement basé uniquement sur des récompenses par le jeu. Les chiens ont appris à détecter les cadavres à différents stades de décomposition, ainsi que deux pesticides fréquemment utilisés pour les empoisonnements, bien que prohibés dans l'UE : le carbofuran et le phorate. Une attention particulière a été portée à ce que ni les chiens ni les humains n'entrent en contact direct avec les pesticides ou les carcasses pendant l'entraînement. L'indication utilisée est un aboiement à 50 cm de la source de l'odeur.
En 2017, Falco a été rejoint par un berger malinois nommé Carlo, et en 2019, par un autre berger allemand nommé Hella.
Types de recherches
Ils ont mené six types de recherches distinctes :
Recherche active : Dans le mois suivant un signalement de mortalité suspecte de prédateur, l'objectif était de localiser d'autres animaux potentiellement touchés, ainsi que d'autres appâts à proximité, tout en facilitant les investigations policières.
Recherche sur des sites historiques : Ils ont effectué des recherches sur des sites identifiés par le passé comme étant des lieux de contamination.
Recherche basée sur des données GPS : Les chiens ont été déployés sur la base de données GPS d'oiseaux qui semblaient être en difficulté.
Recherches aléatoires : Des recherches aléatoires ont été menées sur des sites à fort enjeu de conservation pour les aigles.
Recherches policières : Les chiens ont assisté la police lors de perquisitions dans les domiciles de suspects.
Recherches diverses : Les chiens ont également aidé dans des études scientifiques nécessitant la localisation de cadavres d'animaux.
Méthodes de recherche
Les chiens, équipés de colliers GPS et de clochettes, travaillent sous la surveillance visuelle de leur maître ou sont rappelés pour assurer leur sécurité. Lorsqu'ils détectent des animaux empoisonnés, des cadavres ou des appâts, les services de police sont alertés et des échantillons sont envoyés à un laboratoire pour analyse. Dans les perquisitions domiciliaires, les policiers effectuent un repérage préalable pour protéger les chiens de tout appât potentiel.

Résultats
Au cours des 85 mois de l'étude, un total de 1 083 recherches ont été effectuées. Chaque recherche couvrait une distance moyenne de 1 à 7 kilomètres et durait entre 1 et 3 heures. Les chiens parcouraient en moyenne 2 à 4 fois plus de kilomètres que les humains. Ils ont découvert 329 animaux empoisonnés ainsi que 120 appâts contenant cinq substances différentes (voir figure 2).

Discussion
Cette unité unique, composée de 1 à 3 chiens, a considérablement accru le nombre de victimes empoisonnées détectées, ainsi que celui des appâts empoisonnés, à l'échelle nationale. Elle a également contribué aux premiers mandats de recherche couronnés de succès dans des cas d'empoisonnement d'animaux sauvages en Europe centrale, facilitant ainsi les procédures judiciaires.
L'entraînement des chiens aux odeurs de cadavres et aux substances toxiques s'est révélé efficace. Cette méthode encourage d'autres pays à l'adopter, bien que le manque de financement reste un obstacle, car la formation et l'entretien des chiens sont coûteux.
Cependant, après plusieurs années de stagnation due à de nombreux cas d'empoisonnement, les populations d'Aigles impériaux semblent à nouveau augmenter en Hongrie, bien qu'il soit difficile d'établir un lien direct avec ces efforts.
Source : Deak, G., Arvay, M., & Horváth, M. (2021). Using detection dogs to reveal illegal pesticide poisoning of raptors in Hungary. Journal of Vertebrate Biology, 69(3), 20110-1. https://doi.org/10.25225/jvb.20110
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